Le taureau est un rôdeur. Un passant. Il passe, disparait, revient, s’efface, réapparait. Il revient toujours. Il rôde sur les affiches, dans la mémoire, dans les discussions de bistro où il suscite des controverses à n’en plus finir. Son ombre noire rôde dans les dimanches de plein soleil, dans les rues de la fête votive, dans le rond d’une arène où il poursuit des papillons blancs munis de griffes . Ils s’envolent devant lui dans la vocifération des gradins , l’air de Carmen, les coups de trique de la chaleur de juillet et ce sol quasiment lunaire sur les photos silencieuses de Morgan Mirocolo.

Jacques Durand